Pour cette nouvelle création, Brigitte Fischer interroge les corps et les cœurs sur le monde du travail, toujours très préoccupée par l’humain, elle se sert des scènes de la vie quotidienne pour donner du sens à ses chorégraphies.
Spectacle sans frontière plein de vitalité où le mouvement et la pensée tissent de subtils relations pour réjouir les sens et l’esprit. C’est une vision cinglante du monde du travail et de la rapidité du monde. Un regard à la fois lucide et émouvant, empreint d’humanité, de simplicité et de sincérité.
Respire s’est entrer dans un univers d’enfance et de gravité pour se laisser emporter dans un torrent d’émotions .Toujours dans ses spectacles se mélangent le rire, le dérisoire, le clin d’œil, le mélo, la tendresse, la générosité, la révolte, …
Pleine d’énergie débordante cette pièce se nourrit de l’intensité et de la fragilité de la vie.
Un univers débridé construit avec l’énergie singulière de chaque interprète, sculpté par la lumière de Didier Borie.
Brigitte Fischer nous fait partager sa vision dansante du monde et éclaire notre quotidien d’un œil bienveillant.
Spectacle tout public – accessible aux enfants à partir de 6ans
Conception – Chorégraphie : Brigitte Fischer
Interprètes : Lise laffont, Sylvie Maury, Grégory Bourut
Lumière : Didier Borie
Musique : Lilliput Orkestra
Montage sonore : Olivier Brousse
Photos : Patrick Moll
Presse
Au théâtre du Pavé, la cie « les [fu]rieuses »dirigée par Brigitte Fischer présente : « Respire ! », dernière création et invitation sans détours à s’offrir de bons petits bols d’air dans un quotidien enclin à la frénésie…
Ménage à trois
Deux femmes pour un homme, lancées dans un ménage infernal, chiffon en poigne, serpillière aux pieds, voilà le trio d’ouverture. Jusqu’à la fin ils seront trois, toujours semblables, jamais pareils au fil des tableaux qui s’égrènent.
Première ambiance donc : murs noirs, blouses fleuries pour elles, combinaison pour lui.
L’une grande et fébrile, un peu timide, rêveuse, appliquée à frotter sans relâche (Sylvie Maury).
L’autre, rivale tonique (Lise laffont), qui lui dispute les faveurs du seul mâle alentour, drôle d’animal affublé de sa combi-carapace. Balai tournoyant en main, tantôt micro, tantôt canne chic, s’il se rêve en Fred Astaire des techniques de surfaces, elles se voient tout court en femmes fatales. Deuxième tableau, les même en costumes de ville, tendances seventies, robes courtes pour elles, pat d’eph’ moule boules pour lui. Une chaise qui roule en plastique rose, des classeurs à leviers qu’on se claque au nez, des dossiers d’archives maladroitement empilés, on nage dans un bon vieux film de Pierre Richard, et on se marre car tout y est, y compris l’air lunairede Gregory Bourut sous ses boucles, typique « gueule de l’emploi ».
Last but not least, l’ambiance série télé, hosto boulot dingo : une jeune femme peu vêtue tombe inanimée, o my god ! Pour la ranimer deux comparses, l’infirmière foldingue et le chirurgien lubrique. Entre Urgences et H, pour la loufoquerie des situations, avec un soupçon de polar à la sauce pas trop sérieux. Et nous on pérégrine, sourire aux lèvres, d’un tableau à l’autre…
Les Temps Modernes
Alors bien sûr, on s’en doute un peu depuis ses précèdentes créations, Qu’il était bleu le ciel, Requiem U238, Petites Histoires Douces et Cruelles, Brigitte Fischer n’est pas femme à vouloir juste nous faire sourire. Et derrière l’apparente légèreté du tout, c’est bien d’un propos focalisé cette fois sur la dure loi du marché du travail qu’il s’agit. Pas un mot, mais des gestes mécaniques et répétitifs qui évoquent les cadences de l’usine, le stress du bureau pour l’employé soumis à des objectifs sans cesse repoussés. Les corps à corps tout en tensions, ( on s’attire, on se repousse, on a envie de tendresse, on a besoin de se battre), jouent sur des antinomies de sens et de registres corporels antagonistes. De cette constante dualité, la meneuse de jeu tire l’essentiel du rythme du spectacle qui passe dans un souffle.
Toujours plus rapide, sans cesse davantage, travailler plus pour gagner plus qu’ils disaient ! Exploitant les tics et les tocs, les petits riens du quotidien, Brigitte Fischer fait son Chaplin, mixant comme lui humour et tendresse, dénonciation des travers sociaux et appel à la résistance individuelle. Tout le monde à droit à sa part de bonheur, c’est ce que nous suggèrent ses personnages. Respire ! nous dit le spectacle. Et nous, on entend Résiste ! Prouve que tu existes ! Et ces temps-ci, ça fait du bien !
Cécile Brochard, Critique – Danse – Flash hebdo
Partenaires
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Le Théâtre du Pavé et le Grenier Théâtre à Toulouse